Société

Les femmes représentent la moitié de la population et elles sont toutes confrontées aux problèmes des règles. Nous nous devons de les accompagner dans ce cycle naturel pour que toutes aient les moyens d'avoir accès aux protections adéquates.

Gratuité des protections menstruelles et dévelloppement des solutions durables

Il faut rendre les protections hygiéniques gratuites pour lutter contre la précarité menstruelle et favoriser l'accès aux protections plus durables.
Constat :

 Une Française sur cinq a déjà été confrontée à la précarité menstruelle au cours de sa vie, c’est-à-dire qu’elle n’a pas pu acheter des protections hygiéniques, faute de moyen.1 En effet, être réglée représente un coût non négligeable, entre 100 et 150 euros par an.2 Pourtant, ce sujet qui touche chaque mois 15,5 millions de personnes en France3 reste tabou, surtout lorsque l’on aborde le prix. En effet, ces produits indispensables du quotidien étaient jusqu’en 2016 taxés à hauteur de 20% considérés comme des produits de luxe.4 Les produits hygiéniques ne représentent pas seulement une problématique sociétale et économique, ils sont également une grande source de déchets non-recyclables.En effet, les applicateurs de tampons, en plastique, mettent vingt-cinq ans à se décomposer et représentent un danger pour la faune marine. Quant aux serviettes hygiéniques, il faudrait 800 ans pour qu’elles disparaissent de la surface de la Terre. Lorsqu’on sait qu'une personne réglée en utilise en moyenne 11 000 au cours de sa vie,5 nous sommes face à un véritable désastre écologique ! Pourtant des solutions durables existent, même si encore méconnues et surtout inabordables pour les plus précaires. Rembourser ces protections hygiéniques permettrait de mettre fin à cette problématique.

Problématique :

Comment mettre fin à la précarité menstruelle et permettre aux femmes d’accéder à des protections écologiques ?

Solution proposée :

 Rendre gratuit sur ordonnance l’achat de protections hygiéniques et favoriser celles renouvelables à partir de 2024.

Modalités d'application :

 La mise en place de cette mesure est plutôt simple. A l’instar du préservatif Eden remboursé par la Sécurité Sociale depuis 2018,6 les médecins généralistes, gynécologues et les sage-femmes pourraient prescrire sur ordonnance des protections hygiéniques remboursées en partie ou en totalité par la Sécurité Sociale avec peut-être un reste à charge par les mutuelles. L’Etat pourrait alors choisir de favoriser des marques de tampons et serviettes hygiéniques dont la composition est connue et bio, et/ou fabriqués en France grâce à un appel d’offre comme cela a été fait pour les préservatifs. Les coupes menstruelles, culottes dites “de règles” et serviettes lavables pourraient être également remboursées sur la même base et ce, dès 2024. Ainsi, la personne qui se verrait prescrire ces protections n'aurait qu’à aller les chercher en pharmacie.
 Cette initiative complèterait celle à l’égard des élèves et étudiantes, puisque la mise en place de distributeurs de protections hygiéniques à usage unique en libre service se démocratise dans les collèges et lycées et est rendue obligatoire sur les campus universitaires depuis la rentrée 2021. Pour ces derniers, les protections fournies sont d’ores et déjà respectueuses de l’environnement.7
 Si le schéma économique de cette loi suit celle sur les préservatifs, l’impact sur le marché privé devrait être insignifiant alors que celui sur la vie des femmes pourrait être particulièrement marquant. On peut même imaginer des effets sur la santé de ces dernières qui sont parfois obligées d’utiliser des protections inadaptées ou durant une période de temps supérieure à celle recommandée.
 La gratuité des protections périodiques a déjà été mise en place en Ecosse, en 2020, une mesure qui a été estimée à 11 millions d’euros pour 1,57 millions de personnes réglées.8 En comparaison, cela coûterait à la France quelques 70 millions d’euros.
 Pourtant, cela vaut bien l’impact que cette mesure aurait: qu’il soit symbolique, féministe, écologique, sociétal ou même médical. Car cette mesure est définitivement transversale.


1Baromètre exclusif: les Français et la précarité menstruelle, Règles Élémentaires et Opinionway, 2021 [consulté le 10 mai 2022]
2Combien les règles coûtent-elles dans la vie d’une femme ?, Durand A-A. et Dargorn G., Le Monde, 2019 [consulté le 10 mai 2022]
3Femmes: faire tomber le tabou de règles, Vie publique, 2020 [consulté le 10 mai 2022]
4La baisse de la “taxe tampon” votée à l’Assemblée, Le Monde, 2015 [consulté le 10 mai 2022]
5Durée de décomposition des déchets : 12 objets du quotidien sous la loupe, Nargi L., Sélection, 2019 [consulté le 10 mai 2022]
6Préservatifs sur ordonnance: premier bilan à deux ans, Josselin C., Transversal, 2021 [consulté le 10 mai 2022]
7Gratuité des protections périodiques pour les étudiantes, Source Gouvernementale, 2021 [consulté le 10 mai 2022]
8Scotland becomes 1st country to make free period products the law, Cohen L., CBS News, 2020 [consulté le 10 mai 2022]