Santé

La crise sanitaire que nous venons tous de subir le montre bien, notre système de santé est dans un état critique. Il nous faut à la fois donner plus de moyens à nos hôpitaux et nos filères universitaires en médecine, et surtout en batissant une réelle médecine de ville en première ligne. De nos jours il est intolérable d'entendre qu'il n'est pas possible d'avoir un rendez-vous chez un dentiste ou un orl avant des moins ou dans sun cabinet à des dizaines kilomètres !

Licence pour l'ouverture des cabinets médicaux

Nous souhaitons la mise en place d'une licence pour l'ouvreture d'un cabinet médical sur le modèle de celle des pharmacies pour mieux réguler le maillage térritorial.

Constat :

En 2016, 8% de la population française vivait dans un désert médical, c’est-à -dire ici, ayant une accessibilité à un médecin généraliste inférieur à 2,5 consultations par an.¹ Sous le premier mandat Macron, la désertification médicale a connu une accélération, le nombre de médecins par département ayant diminué de 1% par an.² 6,3 millions de français n’auraient pas de médecin traitant.³
C’est un phénomène connu de tous, qui va s’aggraver dans les prochaines années avec des nombreux médecins issus du “baby boom” qui partent à la retraite.
Ainsi, de nombreuses communes cherchent à se rendre attractives grâce à diverses actions pour “attirer” des médecins généralistes.
Et ces chiffres ne tiennent pas compte des spécialistes pour qui il faut parfois attendre plusieurs mois avant d'obtenir un rendez-vous. Le cas des ophtalmologistes est particulièrement parlant: il faut en moyenne 87 jours pour obtenir une consultation et jusqu’à 155 jours en Bretagne. La cause principale étant des départs à la retraite massifs, cette profession subissant une baisse de cent professionnels par an.⁴
Pourtant certains territoires sont épargnés par cette pénurie, c’est le cas de la région Provence-Alpes-Côte-d’Azur avec 356 médecins pour 100 000 habitants, cent de plus qu’en Normandie.⁵
Enfin, les écarts sont surtout visibles à l’échelle locale, avec une concentration dans les villes, ou encore les communes attractives au détriment de territoires déjà défavorisés, formant ainsi un cercle vicieux. Ainsi, la Seine Saint Denis, département le plus pauvre de France métropolitaine, est aussi l’un des plus grands déserts médicaux.⁶ Ainsi il est urgent et nécessaire de faire reculer les déserts médicaux et de permettre à chaque Français d’avoir accès à un médecin.

Problématique :

Comment réduire les inégalités territoriales liées à l’accès à la santé ?

Solution proposée :

Établir une licence pour l’ouverture d’un cabinet médical, par commune et en fonction du nombre d'habitants et en tenant compte des spécificités des communes (âge de la population, proximité avec un CHU ou d’autres communes, station thermale,…etc).

Modalités d'application :

A l’instar de l’ouverture de pharmacies, régulée par l’Agence Régionale de Santé (ARS),⁷ cette mesure permettrait un certain quota, poussant les nouveaux médecins à s’installer dans les zones désertées. Il est évident que cette mesure doit être couplée avec d’autres mesures telles que la suppression du numerus apertus, la mise en place d’une année de formation auprès de médecins généralistes exerçant en libéral au cours de la quatrième année d’internat etc…De plus, il faudrait également réguler la reprise des cabinets médicaux pour limiter les dérives et les fraudes. Néanmoins, des mesures similaires ont récemment été mises en place en Allemagne et au Québec semblent donner des premiers résultats positifs.⁸ On peut alors imaginer qu’avec le nombre important de médecins partant à la retraite dans les prochaines années, qu’en deux décennies, les cabinets médicaux seront également répartis dans le territoire. Cette mesure pourrait également avoir des retombées sur les territoires formant un cercle vertueux d’attraction vers des communes rurales jusqu’alors délaissées par les familles et les jeunes couples.